Suite à une formation en CNV, on rentre tranquillement dans nos pénates, au chaud à regarder le monde. On mouline à l’intérieur, on dort paisiblement. On a envie de partager tout ça avec nos proches mais peut-être pas tout de suite.
«Voici un échantillon de ce que les pratiquants entendent souvent d’autrui (NDLR juste après une formation).
C’est comme si j’avais une personne complètement étrangère à la maison !
N’essaie pas ce truc de CNV sur moi !
Encore ton truc de manipulation!
Qu’est ce qui t’est arrivé ? Tu ne peux pas parler normalement ?
Tu utilises un jargon de psy…
Pourquoi ne peux-tu pas être simplement être honnête avec moi et me dire ce qu’il t’arrive réellement ?
Le problème majeur ici, tel que je le vois, est que les personnes tombent amoureuses de ce que la CNV peut apporter à leurs vies et dans le monde, en attribuant ce miracle au langage utilisé plutôt qu’au changement de conscience qui précède le choix des mots. Par conséquent, ils utilisent ce langage dans leurs interactions avec les autres au lieu de le voir comme un outil pratique conçu pour soutenir l’intégration des principes (de la CNV) et pour faciliter la navigation dans les moments difficiles vers un agrément mutuel. Mesurant le défi de faire la différence entre le langage et l’état de conscience qui le sous-tend…»
Texte intégral de Miki Kashtan ici:
Je vous invite aussi à jeter un œil sur cette vidéo d’Isabelle Padovani :
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=t1G60Wpy-1U&w=560&h=315]
Qui illustre bien la différence entre la langue «girafe académique» et la langue «girafe de rue». La première étant un outil guidant pour tenter d’incarner peu à peu les préceptes de la communication non violente et la seconde étant la concrétisation dans le langage courant d’un long travail sur soi de transformation. L’écueil auquel on se heurte souvent suite à nos débuts c’est d’essayer de pratiquer la cnv dans le vrai monde mais avec la langue girafe académique. Les gens la trouvent artificielle et pour cause, c’est assez rare de parler ainsi :
«Huguette, lorsque tu fais ça, je me sens contrarié parce que j’ai vraiment besoin d’ordre, est-ce-que tu serais d’accord pour ramasser l’assiette de spaghetti qui vient de tomber?»
Ce qui en résulte, c’est que si on est nombreux à partager l’idée que la CNV peut vraiment contribuer de façon substantielle à améliorer notre quotidien, c’est le long d’un chemin. La fréquentation assidue d’un groupe de pratique constitue pour moi une aide capitale. D’ailleurs… vous trouverez des infos ici sur celui qu’on organise :
Comme dirait toujours Isabelle Padovani, pour l’humain c’est comme pour les plantes, ça n’est pas printemps, été, printemps, été, printemps, été… la végétation pousse au printemps, donne des fruits en été et on aimerait que ça reparte tout de suite? Dans la nature, les fruits prennent le temps de tomber pour retourner à la terre et la terre se repose pour être prête à nourrir les végétaux au printemps suivant…
Michel.