
Avez vous envie de rencontrer une équipe qui travaille entre pairs pour intégrer la CNV en eux et autour d’eux ?
Préambule – Intention
Cette page raconte l’aventure d’un groupe de personnes qui se réunissent pour tenter de vivre du co-apprentissage et de la co-intégraton de la CNV l’aventure part notamment du fait que l’expérience vécue par plusieurs d’entre nous dans le circuit CNV a été douloureuse et que nous avons envie d’essayer d’inventer autre chose.
Dans les textes en bas de cet article vous trouverez des liens vers d’autres articles où nous tentons de formaliser ce qui a pu achopper dans l’évaluation ou dans le rapport à l’argent notamment.
Nous essayons de définir ici des accords de groupe qui procèdent de son évolution et de sa pérennité. Ils sont faits pour soutenir l’élan, l’énergie et la vision, si pour qui que ce soit, ça n’était pas le cas, le dialogue est ouvert pour faire évoluer, modifier, enrichir.
Et voici un document qui tente de synthétiser la membrane de sécurité du groupe dont on vous parle ici :

Vision
Un monde dans lequel chaque brin de vie serait soigné. Dans lequel tous les besoins seraient pris en considération. Un monde dans lequel on cultiverait la paix comme une priorité et la coopération et le partage seraient les chemins privilégiés pour l’entretenir. L’évolution individuelle et collective à l’écoute fine de l’entrelacs des besoins en serait une conséquence heureuse et exaltante.
Raison d’être en poupées russes de trois couches
1 Contribuer à la paix en soi, autour de soi, dans son quartier et plus largement dans le monde.
2 Soutenir la transformation individuelle et collective vers plus de considération des besoins de chacun·e et créer des « communs » qui soutiennent cette démarche.
3 Se rencontrer dans ses ombres en œuvrant dans un groupe qui cherche à diffuser la CV.
EV24 est un mouvement, un espace partagé par un certain nombre de personnes (aujourd’hui 12) qui souhaitent faire « un chemin vers soi et peut être contribuer au monde ».
Il est fait d’une envie commune de se rencontrer les un·e·s les autres avec comme idée commune de servir la vision, comme à la fois le détour et le raccourci d’une rencontre à soi. Le chemin proposé consiste à arpenter les rives sinueuses de la Communication Vivante au travers de stages, de co-animations, de groupes de travail spécifiques et d’écoutes entre pairs (progression).
EV24 a sa source bien enracinée dans un élan profond de transformation sociale.
Sa mission est de :
Contribuer à la paix en soi, autour de soi, dans son quartier et plus largement dans le monde.
Pour cela, EV24 constitue un laboratoire d’exploration de nos freins et schémas aliénants pour contacter notre élan naturel de contribution, puis s’ouvrir à sa puissance rayonnante et transformative.
- Contacter son talent, là où il apporte sa graine de paix.
- Participer à prendre soin de soi pour participer à prendre soin des autres et du monde.
- Se transformer soi pour participer à la transformation du monde.
Mais de quelle transformation parle-t-on ?
De l’état actuel vers une plus grande prise en considération des besoins de chacun·e.
Il s’agit d’un chemin qui consiste à développer notre conscience de l’interdépendance, et à percevoir et à imaginer des moyens nouveaux pour prendre en considération les besoins de chacun, des personnes qui souffrent ET des personnes qui auraient aujourd’hui des stratégies délétères pour nourrir leurs besoins au détriment d’autres personnes. Délétères en ce sens qu’elles font obstacle au nourrissement de besoins d’autres personnes.
Et comme une ritournelle que je nous propose d’adopter, en premier lieu : regardons devant notre porte. Quelles sont nos stratégies qui aujourd’hui nuisent selon nous à l’équilibre des besoins de chacun·e ? EV24 est une loupe pour examiner cela. Notamment parce que je nous propose de nous dire, les un·e·s les autres lorsqu’on voit ce genre de schémas.
Cette acrobatie, cette recherche d’équilibre est loin d’être triviale et elle procède d’un réajustement constant.
Je fais ici le postulat que notre capacité à percevoir les besoins d’autrui et à en prendre soin grandit avec notre confiance dans notre capacité à contacter notre source intérieure. En cela que ça génère une sécurité qui nous permet de porter notre attention au-delà de nous. |
Le diagnostic que je fais depuis mes informations et mes perceptions sur la situation actuelle me choque par la quantité des inégalités d’accès au nourrissement des besoins essentiels de beaucoup d’humains (respect de l’intégrité, paix, équité, accès à l’eau potable, nourriture, éducation, santé, culture, l’information…). Dans le monde, en France, dans un quartier, dans un établissement, dans une maison.
L’ouverture à la transformation évoquée procède d’un·e :
→ développement de notre conscience de ce qui se vit en nous
→ développement de notre capacité à accueillir ce qui se vit en nous et en l’autre
→ ouverture à faire face aux situations qui nous sont (très) difficiles à regarder
→ élargissement de notre attention à l’impact de ce à quoi on participe en faisant ce que l’on fait ou en ne faisant rien
→ ouverture aux idées qui enclenchent des graines de paix et qui participent à la raison d’être.
Je parle de paix parce que j’ai la croyance que partout où l’on accepte sciemment qu’une personne souffre, partout où l’on participe (même indirectement) à la précarité d’autrui, partout où l’on choisit de détourner le regard et partout où l’on ne choisit pas de porter notre attention sur l’impact de notre existence sur la vie, partout où l’on porte atteinte plus ou moins directement au nourrissement de besoins d’autrui, on peut participer à planter des graines de guerre.
Ou devrais-je dire, partout où l’on ne consacre pas de notre énergie à
→ d’une part augmenter notre capacité à trouver notre équilibre lorsqu’on vit des perturbations émotionnelles
→ d’autre part percevoir (porter notre attention) autour de nous et au-delà, les besoins qui ne seraient pas nourris,
nous participons au paradigme chacal.
En faisant ce travail, nous pourrons de plus en plus contacter notre plaisir intense de contribuer.
Dans cette vision des choses on voit bien que la transition intérieure impacte directement notre rayonnement dans les autres sphères.
Si nous contribuons dans les sphères plus larges sans prendre soin de notre équilibre intérieur, nous risquons de nous perdre par exemple en essayant de convaincre, en vivant beaucoup de frustration si l’on n’y parvient pas, à se rendre malade ou à en baisser les bras et à finir en burn out.
Croyance fondatrice issue des postulats de base proposée :
Plus je parviens à nourrir mes besoins de l’intérieur, plus je me sens libre, et plus je me sens libre, plus j’ai de joie à contribuer.
Deux nuances :
Je peux avoir des grandes difficultés à nourrir mes besoins de l’intérieur, à trouver une forme de paix de résilience, de souveraineté, une source d’amour. Auquel cas je peux notamment me retrouver dans deux archétypes qui souffrent à deux endroits différents.
Le premier c’est celui de l’humain qui n’a jamais assez, une soif inextinguible d’amour, de reconnaissance et de considération, une envie d’être au centre, devant, compétitif et meilleur. Difficile ici de toucher la paix. Possible qu’autour ça soit difficile.
Le second c’est l’humain qui ne se perçoit plus et dont la mission est de prendre soin de l’autre. Tout est tourné pour prendre soin de l’autre. Une priorité forte. Dans ce cas, difficile aussi probablement de toucher la paix et c’est plutôt à l’intérieur que ça peut souffrir.
On peut bien évidemment se reconnaître dans les deux profils. Il y a peut-être plusieurs autres archétypes. Merci d’amender si vous avez des connaissances.
Dans tous ces cas, selon moi il peut y avoir un intérêt à aller rencontrer ça en séance individuelle.
Les graines de paix peuvent se cultiver dans les quatre sphères :
1 – en nous,
2 – dans nos relations proches,
3 – dans notre quartier et
4 – dans le monde.
Chaque sphère a des interconnexions avec les autres sphères.
Exemple : Une graine dans la sphère 1, j’ai un mécanisme aliénant qui fait que j’ai une habitude de fonctionnement qui induit un pouvoir de l’autre sur moi ou de moi sur l’autre ou encore qui nie l’existence d’une part de moi. Dans une relation proche, ce mécanisme m’empêche d’être empathique et occasionne une souffrance dans la communauté à laquelle je participe.
Transformation sociale

Qu’est-ce-que j’appelle oppressions systémiques (ou systèmes tendus)
Dans nos vies, nous sommes peut-être régulièrement témoins d’événements plus ou moins discrets qui perpétuent des mécanismes d’oppression systémiques (ou systèmes tendus). Je cite ici quelques dualités qui attirent mon attention :
→ personne à pénis / personne à vulve
→ non racisé-e / racisé-e
→ mince / non-mince
→ jeune / âgé-e
→ adulte / enfant
→ riche / pauvre
→ occidentaux / habitant-e-s des pays moins industrialisés
→ valide / non valide
→ …
C’est mon cas. Je suis tantôt inspiré, tantôt figé pour réagir. J’espère ici partager ces situations avec vous et créer un espace d’entraide en vue de déconstruire et d’inventer une autre façon de faire.
Ce que j’appelle mécanismes d’oppressions systémiques :
Une situation qui met en jeu deux groupes d’êtres vivant-e-s qui interagissent et :
→ qui ont une inégalité de pouvoirs, de privilèges ou des deux en même temps.
→ qui en font usage, consciemment ou pas, entraînant un impact sur le nourrissement (dans un sens ou dans l’autre) des besoins des êtres sur lesquels ielles ont des pouvoirs et/ou des privilèges. Notamment la sécurité, dont découlent une fragilité qui fait souffrir et avilit.
→ dont les pouvoirs et privilèges s’auto alimentent et accentuent les inégalités d’accès au nourrissement des besoins qui en découlent.
Je vois plusieurs critères pour identifier des pouvoirs et des privilèges :
Ressources et accès : financières, humaines, matérielles, alimentaires, culturelles, sanitaires, à l’information, à la culture, à l’eau, à la santé, au logement…
Autorité : prise de décision, force physique, ascendant psychologique, tutelle financière
Je réfléchis par exemple à la différence qui peut résulter du fait que ces pouvoirs et privilèges sont acquis «volontairement» (ex : richesse) ou acquis involontairement (âge) ou encore de fait (couleur de peau, sexe…) et sont conscients ou pas.
Un élément qui m’apparaît particulier pour justifier d’une différence (d’un privilège) recourt à la notion de mérite, le fameux « Mais moi j’ai bossé pour avoir ce que j’ai là ! » Ce qui ne change donc pas les choses pour moi.
En effet, si l’on y va par là, la personne qui a eu un passé difficile et qui se trouve dans une situation précaire l’a bien mérité elle aussi.
Et pourtant j’ai la conviction que si on avait échangé les rôles dès la naissance, on se serait trouvé dans les situations inversées. Autrement dit, le mérite ne justifie pas pour moi de bénéficier d’un pouvoir ou d’un privilège, il est bien au contraire le signe d’une attention particulière a porter sur l’équilibre et l’équité.
Stéréotype Comportement
Égoïsme → moi d’abord, contribution à soi uniquement ou contribution conditionnée par l’attente d’un retour bénéfique pour soi
Sur soin → l’autre d’abord : contribuer, l’autre avant tout, faire les choses par dévouement, par devoir, peut contenir une tension interne qui nous empêche de nous réaliser, de nous épanouir, de rayonner
L’équilibre intérieur permet de retrouver du self leadership et les parts tendues qui pourraient avoir envie de prendre les commandes sont intégrées au même titre que les parts exilées.
Prendre soin des tensions internes, réintégrer les parts exilées, peut participer à retrouver un équilibre interne (sécurité) depuis lequel, contribuer se fait d’une manière durable et sans causer de tort à soi ou aux autres.
Passage à l’échelle, le battement d’aile du papillon ou la porosité dans les sphères de transition
J’ai la perception, que j’offre en pâture à votre sagacité, que cette hiérarchie «invisible» (structures de domination) joue un rôle capital dans les déséquilibres sources de souffrance dans ce monde.
La CV comme sans doute d’autres véhicules, permettent selon moi de mettre de la conscience et de transformer des mécanismes de :
- compétition vers coopération (privilèges)
- « pouvoir sur » vers « pouvoir avec » (pouvoirs)
Ainsi, la CV permet de résorber les systèmes tendus et je pose ici ma croyance que ça peut participer à plus large échelle à plus de paix dans le monde.
Autrement dit, en agissant pour amener la paix en soi et avec les personnes autour de soi, on agit au-delà.
Cependant, je perçois un risque qui génère chez moi une crainte, que nous portions notre attention principalement sur la sphère intérieure, mettant ainsi de côté l’opportunité de contribuer au-delà.
Recherche et aspirations
- EV24 laisse émerger une communauté soutenante en vue d’explorer et de reconsidérer les racines des stéréotypes qui façonnent les systèmes de domination.
Gilles Mauroy j’aime bien la nuance que tu apportes néanmoins je ne suis pas sûr que ça continue à dire ce que je veux… J’y réfléchis…
- J’ai à cœur d’essayer de (participer à) transformer ces mécanismes de domination au quotidien en moi et ensuite participer à inspirer mon environnement à prendre conscience de ces mécanismes s’ils le souhaitent afin qu’ils puissent faire des choix conscients.
- J’ai aussi envie de poursuivre une «recherche/action» qui me permet au fur et à mesure de ces expériences (que j’espère partager avec vous), de construire des perceptions plus fines et une meilleure compréhension de ces mécanismes.
- D’une part pour contribuer à une meilleure compréhension générale et
- D’autre part pour incarner et exemplifier davantage la transformation sociale à laquelle j’aspire dans ma vie et en particulier en posture de facilitation.
Dans tout ça je me dis que le plus difficile à repérer ce sont mes propres privilèges et pouvoirs, là en plein milieu de mon visage, vous les voyez peut-être, mais pas moi. Un des enjeux est donc d’arriver à les voir.
J’aimerais que l’on :
- Se soutienne
- Co-construise des contenus
- Apporte de la structure
- Partage compréhension et lectures
- Réfléchisse à favoriser et inventer comment instiguer davantage de changement social au sein de nos espaces de stages
- Entrer en action pour participer à un monde qui prennent plus en considération les besoins de chacun·e.
Dans le sens de ce paragraphe, je propose que les feedback soient donnés avec une attention portée sur la question suivante : est-ce-que l’action dont on parle oeuvre pour cette transformation ? Comment l’y relier ?